-Et après qu'est ce qu on aurait fait?
-Rien, rien du tout. On aura vu l'homme dans toute son obscurité
-Et pour sauver la mise? Qu'est ce qu'on fera?
-Rien, rien du tout. J'aurais pu te dire qu'il y a des liens bien plus profonds que ça entre les hommes. Mais j'suis pas inspirée
-Ca veut dire quoi inspirer?
-Ca veut dire s'asseoir quelque part et attendre que le vent fasse bouger quelque chose.
-Et si il n'y a pas de vent?
-Alors, tu n'es pas inspiré
-T'es sorti avec beaucoup de monde?
-Non.
-Pourquoi?
-J'avais la flemme de faire des efforts pour être belle. J'avais la flemme (...)
On vit dans un monde de merde. Ces derniers temps j'ai de plus en plus l'impression qu'il n'est pas fait pour moi. Je veux dire j'arrive pas à suivre. J'emmerde les familles heureuses, les amoureux comblés, les potes pour la vie. Des conneries qui ne tiennent pas plus longtemps que le soleil et un ciel bleu à Dunkerque. Mais la guerre ça c'est quelque chose de concret qui peut durer une éternité. Au fond de nous, nous sommes tous noirs. Je comprends les criminels, les pédophiles, les violeurs, les voleurs. Les dictateurs. Ils n'ont pas de tares. C'est nous le réel problème. On vit en (...)
Avant j'étais amoureuse du prophète. C'était mon superman à moi. A vrai dire j'avais développé quelques petits fantasmes à son propos. Je vivais ses exodes comme des péripéties. Je lui parlais avant de dormir. Je lui demandais d'avoir au moins neuf sur dix en dictée. J'ai même passé un pacte avec Dieu. Je lui avais dit que j'arrêterai de regarder la grandeur du ciel parce que j'avais peur de le déranger. Je lui avais dit que j'arrêterai de regarder la grandeur de son oeuvre si toute ma famille et même mon chien se retrouvaient avec moi au paradis après la mort.
Voilà (...)
Elle savait qu'elle avait ses défauts et que parfois, il était dur pour les autres de la suivre. Elle avait ses délires et son petit monde. Mais elle faisait tous les efforts possibles pour que son petit monde tienne droit. Elle faisait tout son possible pour voir le sourire sur les visages de ceux qu'elle aimait. Quand elle était petite sa mère se plaignait souvent "Celle-là préfère ses amis à sa famille" A cette époque là, la famille exigeait qu'elle soit parfaite, les amis l'acceptaient avec son vrai visage. Il n'y avait pas de violences verbales, pas de mots méchants. Il y (...)
Et puis tu reviens. Tu m'attires à nouveau vers toi. Tu dis que je te manque, tu m'attires dans un coin et tu me prends entre tes bras. Et puis tu repars et je n'ai plus de nouvelles de toi pendant des mois. Et alors que je t'oublie, que j'essaye de construire autre chose, tu reviens. Tu reviens toujours au moment où je m'y attends le moins, tu glisses deux, trois phrases et puis tu disparais.
J'en ai marre de ce jeu du chat et de la souris. Avant, il y a longtemps, il y a cinq ans, j'avais la conviction certaine qu'on aurait pu faire quelque chose. Mais tu as préféré faire ton Don (...)